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Alzheimer Tunisie a été fondée le 13 Mars 2006 (JORT N°24 du Vendredi 24/03/2006

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lundi 28 mars 2011

Des avancées intéressantes en neurosciences à UCLA

L'Université de Californie à Los Angeles (UCLA) vient de rapporter plusieurs découvertes d'importance dans le domaine des neurosciences. Ces avancées présentent des applications directes dans la lutte personnalisée contre la maladie d'Alzheimer et les glioblastomes.

Un biomarqueur potentiel pour personnaliser le traitement de la maladie d'Alzheimer [1]

La maladie d'Alzheimer est une maladie neurodégénérative malheureusement célèbre pour laquelle il n'existe aujourd'hui pas de traitement efficace. Des avancées encourageantes ont cependant récemment été réalisées dans la compréhension et le traitement de cette maladie (voir BE Etats-Unis 229 "Plusieurs résultats encourageants pour la recherche sur la maladie d'Alzheimer" [2]). Ces découvertes ont récemment été renforcées par les résultats d'une étude menée par une équipe de la Faculté de Médecine de l'UCLA. Cette équipe avait déjà montré, il y a deux ans, que la vitamine D3, associée à une molécule synthétique proche de la curcumine (appelée "curcuminoïde) [3], permettait de stimuler l'élimination de l'amyloïde-beta [4] par le système immunitaire [5]. Les chercheurs ont montré qu'en présence de vitamine D3 et de curcuminoïde, le taux d'absorption et d'élimination de l'amyloïde beta par le système immunitaire était amélioré, offrant ainsi une protection contre les symptômes de la maladie d'Alzheimer. En parallèle de cette étude, ils avaient également identifié deux gènes, MGAT3 et TLR3, qui sont cruciaux pour l'élimination de l'amyloïde beta et modulent l'efficacité d'un traitement à base de vitamine D3 et de curcuminoïde chez les différents patients.

Depuis, les chercheurs ont affiné leur étude de MGAT3, pour découvrir le lien existant entre les différentes formes du gène et l'efficacité du traitement à base de vitamine D3 et curcuminoïde. Ils ont, pour ce faire, étudié l'expression de MGAT3 au sein de populations de cellules immunitaires mises en présence d'amyloïde beta et la modulation de cette expression par un traitement à base de curcuminoïdes et de vitamine D3. Ces expériences ont été réalisées avec des cellules immunitaires issues de 20 patients atteints de la maladie d'Alzheimer et 20 personnes saines. Ils ont ainsi pu identifier trois types de patients, répondant différemment au traitement. Les patients "type 0" présentent une faible expression de MGAT3 et un faible taux d'absorption de l'amyloïde beta. Les patients "type 1" présentent également une faible expression de MGAT3 et un faible taux d'absorption mais ces valeurs sont augmentées par le traitement. Enfin, les patients de "type 2" présentent initialement une forte expression de MGAT3 et un taux d'absorption important de l'amyloïde beta mais ces valeurs sont réduites par le traitement. Pour les patients "type 1" et "type 2", ils ont également montré que l'absence de vitamine D3 dans les cellules réduisait l'absorption de l'amyloïde beta. Les effets du curcuminoïde et de la vitamine D3 chez les patients "type 0" ne sont à ce jour pas clairement définis.

Près de 45% des patients suivis au cours de cette étude ont été classés en "type 0" contre seulement 10% des personnes saines. Les patients appartenant à cette catégorie sont ceux pour lesquels le pronostic à deux ans est le plus défavorable en terme d'autonomie. Une étude à plus grande échelle est prévue pour confirmer les résultats obtenus au cours de cette étude préliminaire et quantifier les valeurs efficaces des apports en vitamine D3 et en curcumine. Ces résultats préliminaires semblent cependant indiquer qu'une personnalisation d'un éventuel traitement sera nécessaire en fonction du "type" du patient. Le fait que la vitamine D3 et la curcumine soient des composés naturels rend ce traitement particulièrement intéressant.

Un vaccin personnalisé contre les cancers cérébraux [6]

Le glioblastome multiforme est la forme de tumeur du cerveau la plus fréquente et la plus agressive, caractérisée par un taux de survie inférieur à 10% sur une période de 5 ans. Les traitements palliatifs actuellement utilisés dans ce cas comprennent l'ablation chirurgicale de la tumeur, la chimiothérapie et/ou la radiothérapie mais ne permettent généralement pas de soigner la maladie. L'une des principales difficultés dans la lutte contre le cancer est que les cellules cancéreuses font initialement partie de l'organisme et ne sont donc pas détectées et éliminées par le système immunitaire du patient.

A l'issue d'une étude pilote, une équipe du Centre de Recherche sur le Cancer de UCLA a montré l'efficacité d'un traitement personnalisé chez les patients atteints d'une forme de glioblastome particulière, appelée "mésenchymale", qui représente environ un tiers des cas de glioblastome. 23 patients ont été sélectionnés pour recevoir le traitement en 2003, après l'ablation chirurgicale de la tumeur primaire et un traitement par chimiothérapie. Le vaccin est préparé individuellement pour chaque patient, à partir des protéines extraites de la tumeur. Ces protéines constituent les antigènes qui seront ciblés par le vaccin. Des cellules immunitaires sont ensuite prélevées chez le patient et subissent un traitement visant à les transformer en cellules dendritiques [7]. Ces cellules sont cultivées pendant deux semaines, en présence de l'antigène préalablement extrait, avant d'être réinjectées chez le patient, provoquant une réponse immunitaire dirigée vers les cellules cancéreuses.

Les résultats du traitement sont encourageants : la durée de vie moyenne des patients traités est passée à 31,4 mois, comparé aux 15 mois de durée de vie observés en moyenne chez les patients atteints de ce type de cancer. 8 ans après le début de l'étude, environ un tiers des 23 patients enrôlés est encore en vie. De plus, aucun effet secondaire sérieux n'a été observé. Une étude à plus grande échelle est actuellement en cours pour confirmer les résultats préliminaires encourageants obtenus.

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[3] La vitamine D3 est une forme de la vitamine D, cruciale pour le développement des systèmes osseux et immunitaire, synthétisée à travers la peau lorsque celle-ci est exposée au soleil. La curcumine est une molécule présente au sein du curcuma, une épice indienne. La forme synthétique utilisée dans l'étude a été modifiée afin d'améliorer la stabilité du composé dans l'organisme.

[5] Ce composé, un agrégat de protéines, constitue les plaques nocives à l'origine de la dégénérescence neuronale observée chez les patients.

[7] Ces cellules jouent un rôle particulier dans le système immunitaire : en "présentant" un antigène (ou un fragment d'antigène), elles activent notamment les lymphocytes T, chargés d'éliminer les cellules infectées ou cancéreuses.
source:www.bulletins-electroniques.com

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