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Alzheimer Tunisie a été fondée le 13 Mars 2006 (JORT N°24 du Vendredi 24/03/2006

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mardi 1 mars 2011

Annie Girardot : A jamais dans nos mémoires


Atteinte de la maladie d’Alzheimer depuis 2001, l’actrice s’est éteinte à 79 ans aux côtés de sa fille et de sa petite-fille.

« Je ne sais pas si j’ai manqué au cinéma, mais le cinéma français m’a manqué… follement… éperdument… douloureusement. Votre témoignage, votre amour me font penser que peut-être, je dis bien peut-être, je ne suis pas encore tout à fait morte. » Ces paroles, prononcées par une Annie Girardot à la voix étranglée lors des Césars 1996, avaient ému la France entière, pas seulement celle du cinéma. Devenue rare sur grand écran, l’actrice y était récompensée dans la catégorie meilleur second rôle féminin pour sa prestation dans Les Misérables, de Claude Lelouch.

Annie Girardot n’est plus. Elle s’est éteinte paisiblement à l’hôpital Lariboisière, lundi matin, à Paris, à 79 ans, entourée de sa fille Giulia et de sa petite-fille Lola Vogel. Atteinte de la maladie d’Alzheimer, diagnostiquée en 2001, elle s’était retirée des plateaux de tournage. Giulia déclarait même l’année dernière que sa mère ne se souvenait plus d’avoir été actrice. « Si j’ai un message à faire passer, c’est de ne plus essayer de rencontrer Annie Girardot, d’avoir une dernière photo… Si vous avez aimé maman, surtout, il faut lui foutre la paix, garder d’elle une belle image. »
Une Gabin au féminin

Son public, lui, se souvient. Une actrice qui a illuminé et marqué le cinéma français, surtout dans les années 1960 et 1970 pendant lesquelles elle tournait à un rythme effréné pour le cinéma, sans oublier la télévision pour laquelle elle a toujours tourné en parallèle. En 1978, pas moins de sept films sortirent sur les écrans, parmi lesquels La Zizanie, avec Louis de Funes ou Le Cavaleur, avec Jean Rochefort. L’année suivante, elle obtenait le César de la meilleure actrice dans Docteur Françoise Gaillard.

Claude Lelouch dit à son sujet qu’elle fut « peut-être la plus grande comédienne du cinéma français d’après-guerre ». Simple, généreuse, elle incarnait une sorte de Jean Gabin au féminin dans laquelle se reconnaissait toute une génération de femmes.

Annie Girardot, née à Paris en 1931 et issue d’un milieu modeste (sa mère était présidente des Sages-femmes de France) se destinait dans un premier temps à devenir infirmière avant de changer de voie et d’entrer au Conservatoire en 1954, puis à la Comédie-Française. C’est grâce à Rocco et ses frères, de Luchino Visconti, en 1960, où elle joue la prostituée Nadia, que sa carrière prend une nouvelle tournure, au côté d’Alain Delon. C’est aussi le film qui change sa vie, car elle y rencontre l’acteur Renato Salvatori, père de Giulia, avec lequel elle entretiendra une relation pour le moins tumultueuse jusqu’à la mort de ce dernier, en mars 1988. A la fois vulnérable et forte, Annie Girardot fonctionnait à l’instinct et se montrait à l’aise dans tous les registres, enchaînait comédies populaires et films plus radicaux, capable de se fondre dans les univers de réalisateurs aussi différents que Philippe De Broca, André Cayatte, Edouard Molinaro, Gilles Grangier ou Michael Haneke. C’est d’ailleurs dans La Pianiste, du réalisateur allemand, où elle joue la mère étouffante d’Isabelle Huppert, qu’elle est à nouveau récompensée d’un César du meilleur second rôle féminin en 2002. Des scènes intenses d’une rare violence.

Femme de télévision, de cinéma et bien sûr de théâtre (elle s’illustra notamment dans Marguerite et les autres, en 1983), Annie Girardot, même si elle avait disparu petit à petit, coupée du regard des autres, restait très présente dans le cœur des Français. On ne l’oubliera pas.
Ses amis proches réagissent

Jean-Pierre Mocky, sur BFM TV : « A partir de 30-40 ans, elle est devenue différente, moins gaie. »

Claude Pinoteau sur BFMTV : « Elle avait un instinct de comédienne qui lui permettait de jouer tous les rôles. »

Jean Rochefort, sur BFMTV : « Beaucoup de personnes n’ont pas été gentilles face à la fragilité de cette femme. »

Claude Lelouch, sur BFMTV : « Elle reste mon plus grand souvenir de réalisateur et d’homme. C’était une femme extraordinaire devant et derrière la caméra. »

Lola Vogel, sa petite-fille, sur BFMTV : « Elle est partie paisiblement, maman et moi étions à ses côtés. »

Robert Hossein, sur RTL : « J’ai travaillé avec elle, je l’aimais infiniment… Une colossale et magnifique actrice d’une générosité, d’une présence, d’un tempérament, d’une nature originale et vraiment extraordinaire. Elle avait cette maladie, et moi je l’ai vue avant…. Je trouve que c’est une grande perte pour la profession… »

Line Renaud : « Son départ est bouleversant. Je suis allée l’embrasser une dernière fois dimanche soir. Sa fille Julia et sa petite-fille Lola m’avaient appelée pour me dire que c’était la fin. Cela a été réconfortant de la voir entourée de tellement d’amour. J’ai trouvé Annie très paisible. »

Mireille Darc : « Annie était une femme de cœur et était généreuse. Pour moi, c’était plus qu’un modèle sur le plan artistique. Annie pouvait incarner tous les rôles. En Italie, j’ai habité chez elle. C’était quelqu’un d’extraordinaire qui dévorait la vie. »

Bertrand Blier : « Les Français s’en souviennent comme d’une actrice qui avait joué dans beaucoup de comédies, elle avait pris un virage très populaire après Rocco et ses frères. Mais elle était pleine d’émotion et de souffrance. Elle craquait facilement, comme sur la scène des Césars. »

Philippe Clair, réalisateur de Déclics et des claques (1964) : « On avait tourné ensemble pendant près de deux mois, à Cannes, elle s’était tout de suite beaucoup amusée. Elle était tellement heureuse d’avoir fait ce film : elle me disait que quand elle se trouvait laide et vieille, elle regardait le film en cassette dans son magnétoscope. »

Michel Galabru : « Cette disparition est évidemment très triste, mais c’est sans doute une délivrance car Annie était atteinte de cette maladie atroce qu’est l’Alzheimer. C’était une femme charmante, une actrice exceptionnelle. »

Jack Lang : « L’éblouissante carrière cinématographique d’Annie Girardot fait parfois oublier qu’elle fut d’abord une étonnante et rare actrice de théâtre. Sa gouaille irrésistible, sa puissance sur le plateau donnaient à tous ses rôles, un éclat, une force, une lumière incomparable […] Son nom était celui d’une icône jusqu’à perdre son prénom. Girardot restera à jamais comme un symbole de l’exigence artistique la plus élevée. »

Martine Aubry, première secrétaire du PS : « Je l’admirais et l’aimais beaucoup […] C’était une actrice populaire au sens le plus sublime, qui transcende les générations, touchante et généreuse avec son public. »
Par Actu France Soir
source:www.francesoir.fr

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