A propos de L'Association

Alzheimer Tunisie a été fondée le 13 Mars 2006 (JORT N°24 du Vendredi 24/03/2006

Notre association, à but non lucratif, a pour objectif de Contribuer à l'amélioration de la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et d'apporter l'aide et l'assistance à leurs famille.

Pour nous contacter:

email: alzheimer.tunisie@gmail.com
tel: +216 98 61 39 76
adresse postale: BP N°116-Cité El Khadra-1003 Tunis
vendredi 27 septembre 2013

Journée mondiale de l'Alzheimer: un défi sanitaire pour la science

La maladie d'Alzheimer, qui touche de plus en plus de millions de patients dans le monde, représente un véritable défi pour la recherche qui n'a pas encore trouvé le moyen de la guérir.
Le défi sanitaire est d'autant plus grand que s'annonce à moyen terme une explosion des démences dont l'Alzheimer est la forme la plus courante : elles touchent déjà plus de 35,5 millions de personnes dans le monde, dont 7 millions d'Européens (+ 850.
000 en ), et, selon l'OMS, le nombre de malades devrait doubler d'ici 2030 (en passant à 65,7 millions) puis plus que tripler d'ici 2050 (pour atteindre les 115,4 millions).
Aux Etats-Unis, rançon de l'augmentation de l'espérance de vie et du vieillissement, la démence, comme la maladie d'Alzheimer, coûte déjà plus cher que le cancer et les maladies cardiovasculaires, selon la Rand corporation (organisme privé à but non lucratif).
Des enjeux que la 20e édition de la journée mondiale de lutte contre la maladie, organisée samedi, promet de rappeler.
La maladie est caractérisée par des "plaques" séniles ou dépôts de peptides bêta-amyloïdes ainsi que par une dégénérescence neurofibrillaire, liée à la protéine tau anormale ("phosphorylée") qui s'accumule dans les neurones et propage leur destruction. En dépit des progrès, la recherche s'attache encore à mieux comprendre l'enchaînement de la "cascade" d'évènements qui aboutit à la des neurones et en particulier à mieux élucider les premières altérations.
Bénéfices de l'activité
"La recherche ne va pas assez vite et les modèles animaux sont imparfaits", concède le Pr Philippe Amouyel, directeur de la Fondation nationale Alzheimer (). En effet, ce qui peut donner "des résultats remarquables chez la souris peut s?avérer médiocre et décevant chez l'homme", note le Pr Charles Duykaerts (Institut du cerveau-ICM, Paris) en évoquant les premiers essais de vaccination. Les lésions étaient peut-être déjà à un stade irréversible de destruction des neurones, relève le Pr Amouyel.
Selon lui, pour stopper l'engrenage fatal - "une chance sur cinq d'être touché à + de 80 ans -, il faudrait sans doute intervenir bien avant l'apparition des symptômes", ce qui suppose de pouvoir diagnostiquer très précocement le risque d'Alzheimer, quasiment dix ans avant les premières manifestations cliniques de la maladie.
Tests neuropsychologiques, dosage sur le liquide dans lequel baigne la moelle épinière, génétique, imagerie avec l'arrivée du PET scan (tomographie par émission de positrons) font partie des instruments d'exploration.
Des études sont ainsi conduites pour mieux déterminer les personnes à risque comme l'étude 3C (3 cités, Bordeaux Montpellier Dijon) sur une cohorte de 10.000 personnes ou encore Memento, plus récente, qui regroupera au final 2.300 personnes recrutées dans des centres de mémoire universitaire. Autre exemple, aux Etats-Unis, indique le Pr Duykaerts, une étude sur des patients âgés propose de traiter ceux qui accumulent la protéine bêta-amyloïde par immunothérapie passive (des anti-corps dirigés contre cette protéine).
Dans le cadre du consortium international IGAP, animé par l'Inserm, une vingtaine de gènes (dont une dizaine à paraître) qui prédisposent à la maladie dans sa forme sporadique (non familiale) offriraient de nouvelles pistes susceptibles d'aider au développement de traitements et de méthodes de dépistage.
Mais bien des mystères demeurent : pourquoi, par exemple, les protéines mal repliées d'un sujet atteint se propage (par injection) dans le cerveau d'une souris saine et déclenche la maladie à la manière du prion de la vache folle?
Stimuler son esprit, conserver une activité, et même travailler plus longtemps comme l'ont montré des études française et américaine, diminueraient le risque de développer la maladie ou du moins en retarderaient l'apparition. Et ce n'est pas à négliger, soulignent les spécialistes.

Leia Mais…

Alzheimer : bientôt des médicaments ciblés ?

Le Point.fr - Publié le

Aucun traitement ne peut, pour l'instant, soigner efficacement cette maladie, mais de nouvelles molécules sont actuellement à l'essai.

À l'heure actuelle, il n'existe aucun traitement capable de guérir la maladie d'Alzheimer, ni même d'empêcher sa progression. D'où la motivation de très nombreuses équipes de recherche désireuses de trouver "la" molécule tant attendue, celle qui permettrait aux patients, et à leurs familles, de voir enfin l'avenir d'un meilleur oeil. Le sujet sera notamment abordé samedi, lors de la journée mondiale de lutte contre cette affection, par les spécialistes et les chercheurs réunis par la Ligue européenne contre la maladie d'Alzheimer (Lecma). Cette dernière organise une conférence grand public sur le sujet* et a conçu, à cette occasion, un film scientifique en images de synthèse pour permettre à tous de comprendre les mécanismes impliqués dans la maladie.

Des médicaments jugés dangereux

Après avoir suscité des espoirs, les quatre médicaments commercialisés aujourd'hui pour soigner la maladie d'Alzheimer (donépézil, galantamine, rivastigmine et memantine) sont désormais jugés coûteux, inefficaces, voire dangereux. Largement prescrits il y a quelques années - 4,1 millions de boîtes vendues en 2011 -, ils sont désormais en disgrâce, en raison de leur manque d'efficacité sur l'amélioration des fonctions cognitives. Par ailleurs, ils ne permettent pas de retarder l'entrée en institution. Néanmoins, certains spécialistes continuent à les défendre, arguant d'un effet certes "modeste" mais pour autant réel chez les personnes traitées à un stade très précoce de leur maladie et dans le cadre d'une prise en charge globale.
Le problème, c'est que leur prise s'accompagne d'un risque d'effets indésirables sérieux, liés aux fréquentes maladies associées et aux interactions médicamenteuses. Les surrisques cardiovasculaires (syncopes, ralentissement du rythme cardiaque) aboutissent à une augmentation du nombre de poses de pacemaker, de chutes et de fractures de hanche. C'est d'ailleurs pourquoi la commission de transparence de la Haute Autorité de santé a rendu un avis fin 2011 stipulant que "la prescription de ces médicaments censés atténuer les symptômes de la maladie soit limitée à six mois".

Dépister le plus précocement possible

Il est donc, plus que jamais, indispensable de mettre au point des médicaments ciblés sur les deux types de lésions cérébrales de la maladie d'Alzheimer, les protéines amyloïdes - qui forment les plaques séniles - ou la protéine Tau - qui s'accumule dans les neurones. "De très nombreuses molécules sont à l'essai, entre la phase 1 (celle qui permet d'étudier la tolérance) et la phase 3 (celle qui prouve l'efficacité et précède la demande d'autorisation de mise sur le marché)", note Maï Panchal, coordinatrice scientifique de la Lecma, qui se réjouit de la synergie européenne dans la recherche.
Le professeur Bruno Dubois (neurologue, responsable du Centre des maladies cognitives et comportementales, à l'hôpital de la Salpêtrière à Paris) précise : "Avec des techniques d'imagerie comme le PET scan, on voit une diminution des lésions cérébrales au cours du temps chez les patients qui reçoivent des produits actifs, alors que l'augmentation se poursuit sous placebo. Il y a donc un effet biologique formel. Ce qui est décevant, c'est que cela ne se traduit pas par une réduction des symptômes de la maladie. Or on ne cherche pas à soigner des lésions mais à améliorer des malades." C'est pourquoi l'objectif prioritaire est de dépister le plus précocement possible cette maladie, afin de pouvoir proposer un traitement au tout début des symptômes, voire avant. Même si l'espoir est réel, le chemin risque d'être encore bien long.

Leia Mais…
lundi 23 septembre 2013

Alzheimer : atténuer les symptômes, faute de soigner

Les médicaments contre la maladie d'Alzheimer ne permettent que de réduire les symptômes. Une prise en charge sociale peut également retarder son évolution. 

En Europe, la maladie d’Alzheimer touche environ 5 % de la population de plus de 65 ans. En France, on estime à 860 000 le nombre de personnes atteintes et environ 200 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Les femmes, parce qu’elles vivent plus longtemps, sont plus susceptibles d’être touchées que les hommes. Deux fois plus en moyenne. Face à ce constat terrible, que les spécialistes comparent à « une véritable épidémie », et à la veille de la 20ème Journée mondiale de l'Alzheimer, pourquoidocteur apporte un éclairage sur la prise en charge de la maladie actuellement proposée aux patients. Son but, préserver le plus longtemps possible l’autonomie et la qualité de vie de la personne malade.

Les traitements médicamenteux, d’efficacité relativeAujourd'hui dans la maladie d'Alzheimer, il n'existe pas de médicament que l'on pourrait prendre, qui ralentirait ou stopperait l'évolution de la maladie. Des molécules sont actuellement en essai thérapeutique, pour essayer d'éliminer préventivement cette glue qui entraîne l'accélération de la perte des neurones, en se collant à ces cellules nerveuses. Elle est à l'origine de la maladie. Jusqu'à présent, les premiers essais se sont révélés négatifs chez l'homme. Parallèlement à cette recherche, il existe actuellement des médicaments qui vont jouer uniquement sur les symptômes de la maladie, par exemple sur les trouble de la mémoire.
Le problème, l'efficacité de ces produits n'est confirmée que sur environ 20 % des individus malades d'Alzheimer. Et, malheureusement, ces molécules ont des effets indésirables assez importants, notamment sur le foie.

Ecoutez le Pr Philippe Amouyeldirecteur de la Fondation Plan Alzheimer : « Les circuits de la mémoire fonctionnent avec des substances chimiques, les neurotransmetteurs. Il est possible aujourd'hui d'utiliser des produits qui inhibent leur destruction. Le problème...»
Orthophoniste, kiné, psychomotricien, ergothérapeuthe...La prise en charge est en fait avant tout sociale. Les aidants font en sorte que ces patients puissent évoluer dans un milieu protégé. L'entourage doit apporter le maximum d'aide au malade, en sachant que la personne victime d'Alzheimer va avoir progressivement des troubles des fonctions exécutives. L'idéal est de faire appel à une équipe pluridisciplinaire, avec par exemple une prise en charge des troubles du langage par un orthophoniste, une prise en charge des troubles de la marche et de l’équilibre par un kinésithérapeute ou un psychomotricien, ou encore des exercices de rééducation, destinés à préserver l’autonomie, avec un ergothérapeute, etc...
Enfin, la stimulation cérébrale ou cognitive, peut aider à retarder l'évolution de la maladie, en faisant travailler le cerveau de la personne malade. Par exemple, avec des activités qui ont un caractère ludique. C'est le cas des jeux vidéo sérieux qui peuvent être un bon moyen de stimuler l'intellect. Avec un diagnostic précoce de la maladie, on peut mettre rapidement en place cette prise en charge sociale bénéfique pour tout le monde. En effet, en ralentissant l'évolution de la maladie, elle donne ainsi davantage de temps aux familles pour comprendre la maladie.

Ecoutez le Pr Philippe Amouyel : « Si une équipe médicale prend en charge les facteurs de risque vasculaires non traités, on peut même retarder un peu l'évolution de la maladie...»

Une centaine de molécules en test
A l'heure actuelle, il y a une petite centaine de molécules qui sont en test, dont certaines sont à des phases avancées d'essais thérapeutiques. A 80 %, elles vont essayer d'éliminer la fameuse glue qui se colle aux neurones dans le cerveau. Quelques produits symptomatiques sont également dans les tuyaux des chercheurs.
Enfin, les malades d’Alzheimer peuvent toujours se raccrocher au nouvel espoir que constitue la stimulation électrique. C’est l’équipe canadienne du Pr Andre Lozano, neurochirurgien à l'Université de Toronto, qui a découvert un peu par hasard, les potentiels de cette technique dans la maladie d’Alzheimer. Ces médecins tentaient de réveiller le sentiment de satiété d’une personne obèse en stimulant l’hypothalamus. « Au lieu d’une telle sensation, le malade, pendant l’intervention, a décrit avec acuité une scène survenue trente ans plus tôt, écrit Marc Lévêque dans son livre sorti récemment, intitulé « Neurochirurgie. »  Les tests neuropsychologiques ont mis en évidence une nette amélioration de la mémoire biographique à chaque stimulation ».
Un essai clinique a été par la suite lancé sur six patients. Un an plus tard, les résultats aux tests test d’évaluation des fonctions cognitives et de la capacité mnésique montraient une stabilisation des fonctions cognitives et de la mémoire chez 1 patient, une stabilisation chez 2 et la poursuite du déclin chez les 3 autres. Des chercheurs du CHU de Nice viennent d'entamer une étude pour continuer à explorer cette piste prometteuse.

Ecoutez le Pr Philippe Amouyel : 
« Même si des essais cliniques concluants sur des molécules sont publiés prochainement, on a encore le temps avant que de vrais traitements efficaces arrivent dans nos pharmacies...»


source: www.
nouvelobs.comhttp://pourquoi-docteur.nouvelobs.com/Alzheimer---attenuer-les-symptomes--faute-de-soigner-3685.html

Leia Mais…

Alzheimer: 115,4 millions de personnes atteintes de démences d’ici 2050

Les maladies de démences dont l'Alzheimer est la forme la plus courante touchent aujourd’hui plus de 35,5 millions de personnes dans le monde, dont 7 millions d’européens et plus de 850.000 personnes en France. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, le nombre de malades devrait avoir doublé en 2030 (65,7 millions de personnes atteintes). D’ici 2050, le chiffre devrait tripler, les personnes souffrant de démences liées au vieillissement seront alors plus de 115,4 millions dans le monde.
En cette 21e Journée mondiale de la maladie d’Alzheimer, rappeler ces chiffres n’est pas anodin lorsque l’on sait qu’aux États-Unis, les coûts liés à l’espérance de vie et au vieillissement sont déjà plus élevés que ceux mis en place pour soigner le cancer et les maladies cardiovasculaires. La maladie d’Alzheimer ainsi que les autres formes de démences représentent donc un réel défi sanitaire et scientifique pour les politiques de santé publique.
«La recherche ne va pas assez vite, et les modèles animaux sont imparfaits», explique le Pr Philippe Amouyel, directeur de la Fondation nationale Alzheimer (France). Il y a, précise de son côté le Pr Charles Duyckaerts (Institut du cerveau-ICM, Paris), «des résultats remarquables chez la souris» qui peuvent s’avérer «médiocre et décevant chez l'homme».
Prévention et dépistage
Selon le directeur de l’Institut du cerveau à Paris, «il faudrait sans doute intervenir bien avant l'apparition des symptômes» pour stopper l’engrenage fatal: «une chance sur cinq d'être touché à plus de 80 ans». Dans ce cas, il faudrait pouvoir diagnostiquer le risque d’Alzheimer dix ans avant les premières manifestations cliniques de la maladie.
Plusieurs études sont actuellement conduites pour mieux déterminer les personnes à risque. En France, l’étude 3C (3 cités, Bordeaux-Montpellier-Dijon) compte 10 000 personnes, et l’étude Memento regroupera au final 2 300 personnes recrutées dans des centres de mémoire universitaires. Aux États-Unis, une étude sur des patients âgés propose de traiter ceux qui accumulent la protéine bêta-amyloïde par immunothérapie passive (des anticorps dirigés contre cette protéine).
source: www.newsring.com

Leia Mais…
mardi 3 septembre 2013

Le mécanisme de l’usure de la mémoire élucidé

« J’ai la mémoire qui flanche », se plaignent souvent les personnes âgées. La coupable est désormais identifiée. Il s’agit de la protéine RbAp48. Une équipe de chercheurs de l’Université Columbia à New York, dirigée par le Dr Eric Kandel, Prix Nobel de médecine en 2000 a mis en évidence qu’un manque de cette protéine dans la région cérébrale de l’hippocampe est un facteur important de la perte de mémoire liée au vieillissement.

Un phénomène distinct de la maladie d’Alzheimer
« Cette étude est la plus forte indication à ce jour que la détérioration de la mémoire avec l'âge et la maladie d'Alzheimer sont des pathologies distinctes; la première est réversible en traitant la carence de la protéine RbAp48, tandis que la seconde reste incurable », expliquent les auteurs de ces travaux publiés cette semaine dans la revue américaine Science Transnational Medicine. On pensait en effet jusqu’ici que la perte de la mémoire était l’un des premiers symptômes de la maladie d'Alzheimer mais de plus en plus d'indices laissent penser qu'il s'agit d'un phénomène distinct de dégénérescence affectant le gyrus dentelé, une sous-région de l'hippocampe.

La mémoire retrouvée grâce à un gène réactivé
Dans cette étude, les auteurs ont analysé des cellules provenant du gyrus dentelé du cerveau de huit personnes décédées entre 33 et 88 ans sans souffrir de maladie cérébrale. Ils ont constaté que le gène RbAp48, qui permet de produire la protéine du même nom, voit son fonctionnement décliner nettement avec l'âge. Chez des souris, ils sont parvenus à bloquer l'expression de ce gène, observant alors chez ces jeunes souris en bonne santé les mêmes problèmes de mémoire que les rongeurs âgés lors de tests de mémoire dans des labyrinthes. Une fois le fonctionnement du gène rétabli, la mémoire des jeunes souris a semblé redevenue normale, ce que l’IRM fonctionnel a confirmé.
Autre expérience particulièrement prometteuse pour de futures applications médicales, lorsque les scientifiques ont réactivé, chez de vieilles souris, le gène RbAp48 pour accroître le taux de protéine du même nom dans leur cerveau, celles-ci ont selon eux ont retrouvé la mémoire de leur jeunesse.
source: www.nouvelobs.comhttp://pourquoi-docteur.nouvelobs.com/Le-mecanisme-de-l-usure-de-la-memoire-elucide----3485.html

Leia Mais…

Un facteur impliqué dans la clairance du peptide bêta-amyloïde comme future cible thérapeutique ?


spacer
BiologieUn facteur impliqué dans la clairance du peptide bêta-amyloïde comme future cible thérapeutique ?
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/73789.htm
La maladie d'Alzheimer et les macrophages

Ces dernières années, les recherches réalisées sur les modèles murins de la maladie d'Alzheimer ont permis de comprendre comment des cellules sanguines, appelées phagocytes mononucléaires, pouvaient promouvoir la clairance (c'est-à-dire l'élimination) du peptide bêta-amyloïde (Aβ) - un composé essentiel des "plaques séniles" - qui constitue l'une des causes majeures de la physiopathologie. Par exemple, la réduction, par génie génétique (chez la souris) du recrutement de ces phagocytes résulte en l'augmentation des dépôts du peptide bêta-amyloïde dans les vaisseaux sanguins, pouvant conduire à des hémorragies cérébrales et réduisant significativement la durée de vie des animaux [1]. A l'inverse, la stimulation de ceux que l'on nomme macrophages périvasculaires a pour effet de réduire la charge en peptides bêta-amyloïdes [2]. Un nombre considérable de travaux a été réalisé sur les formes insolubles de ces peptides "pathogènes". Ces agrégats fibrillaires sont neurotoxiques in vitro et activent la libération de facteurs inflammatoires comme les cytokines, les chemokines et des radicaux libres [3].

L'impact négatif des formes solubles du peptide bêta-amyloïde

Hélas, le nombre de "plaques séniles" dans le cerveau ne constitue pas une mesure décisive de la pathologie et il n'est pas toujours synonyme de mort cellulaire ou d'altérations synaptiques. Ce résultat contradictoire a donc initié une vague d'investigations sur les formes non agrégées, solubles du peptide bêta-amyloïde [4]. Une hypothèse est que les formes solubles peuvent s'accumuler dans le cerveau longtemps avant l'apparition de plaques, avec des effets délétères, notamment sur les performances cognitives, l'intégrité synaptique et la survie neuronale [5,6,7].

Des cellules sanguines pour éliminer le peptide bêta-amyloïde

Jusqu'alors, peu de travaux s'étaient intéressés aux interactions entre les monocytes et les cellules microgliales d'une part, et les formes solubles du peptide bêta-amyloïde d'autre part. Alors, pourquoi se pencher sur une telle relation ? Précisément parce que les cellules microgliales, des macrophages présents dans le cerveau, effectuent une "surveillance" constante de l'environnement cellulaire pour mieux répondre aux stimuli inflammatoires. L'hypothèse d'une telle interaction a été récemment étudiée par une équipe de chercheurs issus de la Sagol School of Neuroscience de l'Université de Tel-Aviv et de la Harvard Medical School (Cambridge, Etats-Unis) [8]. Les cellules microgliales expriment plusieurs récepteurs qui favorisent la liaison et la phagocytose des agrégats de peptide Aβ. Ces récepteurs sont regroupés sous le terme anglais de "scavengers" (littéralement : "piégeurs"), parmi lesquels les récepteurs Scara1 et Scarb2 (respectivement class1 et classB2 scavenger receptors), CD36 ou RAGE. Ces cellules expriment aussi des enzymes de dégradation d'Aβ, comme l'insulysin et la neprilysin. De manière intéressante, ce nouveau travail montre que les souris-modèles de la maladie d'Alzheimer d'un âge avancé présentent une réduction du niveau d'expression des récepteurs phagocytiques et des enzymes pouvant dégrader le peptide Aβ. Ce déficit a pour conséquence une accumulation d'Aβ et une neurodégénérescence.

Restaurer la capacité phagocytique de la microglie "Alzheimer"

Les auteurs de l'étude ont d'abord procédé à un screening systématique des récepteurs phagocytiques par technique de shRNA (short hairpin RNA : permet d'interférer l'expression d'un gène cible) pour évaluer lequel d'entre eux avait le plus d'impact sur la capture du peptide Aβ soluble. De cette manière, le récepteur Scara1 a été identifié comme prépondérant dans la clairance du peptide Aβ. La déficience en Scara1 est associée à une accumulation du peptide et une mortalité précoce chez la souris "Alzheimer". De plus les niveaux d'expression des enzymes dégradant le peptide Aβ soluble sont réduits chez la souris portant la mutation "Alzheimer" et la déficience en Scara1. Enfin, la surexpression de Scara1 chez les souris qui en sont dépourvues est capable d'augmenter la clairance du peptide Aβ. Ce dernier point revêt une importance particulière car il suggère la possibilité d'agir sur l'expression de Scara1 par voie pharmacologique comme stratégie thérapeutique anti-Alzheimer.

Leia Mais…