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Alzheimer Tunisie a été fondée le 13 Mars 2006 (JORT N°24 du Vendredi 24/03/2006

Notre association, à but non lucratif, a pour objectif de Contribuer à l'amélioration de la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et d'apporter l'aide et l'assistance à leurs famille.

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vendredi 24 décembre 2010

Alzheimer pourrait être anticipé


La collaboration entre le généticien parisien Daniel Cohen et le neurologue bordelais Jean-Marc Orgogozo vise à diagnostiquer tôt et traiter vite la maladie d'Alzheimer.

Aujourd'hui, les médecins connaissent bien la maladie. Mais, quand on commence à la traiter, elle a déjà produit des effets irréparables. Il faut donc agir en amont.

Le Bordelais dit de son confrère parisien que « c'est un génie ». Le « génie », de son côté, ne manque pas de superlatifs pour qualifier le neurologue bordelais. Leur collaboration vise à un résultat que les chercheurs attendent depuis des années. D'ailleurs, la recherche publique y croit puisque Oséo, la banque d'investissement dans l'innovation, vient d'attribuer une aide de 10,4 millions d'euros au projet que leurs structures portent ensemble via un consortium public-privé.
Biopharmacie

Daniel Cohen, professeur de génétique à Paris, a été le premier à mettre en place et diriger des analyses à grande échelle du génome humain, débouchant sur la première carte physique. Il est le cofondateur du Généthon et aujourd'hui président fondateur de Pharnext, une société biopharmaceutique spécialisée dans le développement des traitements fondés sur la pléothérapie - une approche basée sur des analyses génétiques sophistiquées pour les maladies neurologiques graves, telles que la maladie d'Alzheimer, la sclérose en plaques et la sclérose latérale amyotrophique.

Jean-Marc Orgogozo est professeur de neurobiologie à Bordeaux 2 Segalen, où il travaille avec Jean-François Dartigues au sein de l'unité de recherche Inserm U897, et est responsable chef du pôle de neurosciences cliniques du CHU. Cohen comme Orgogozo travaillent depuis des années sur les maladies neurodégénératives, et en particulier la maladie d'Alzheimer. Ils ont acquis la conviction qu'il faut repartir de zéro.
Agir en amont

« Aujourd'hui, explique Daniel Cohen, on connaît bien la maladie. Mais quand on commence à la traiter, elle a déjà produit des effets irréparables. » « Il nous faut agir en amont », avance Jean-Marc Orgogozo, qui a contribué fin 2008 à une étude de l'Inserm U897 publiée par la prestigieuse revue américaine « Annals of neurology ». Cette étude bordelaise constatait que « des troubles psychologiques et intellectuels apparaissaient dix à douze ans avant même qu'un diagnostic Alzheimer soit posé. » Cette étude (Paquid) de l'équipe Inserm de Jean-François Dartigues et Jean-Marc Orgogozo repose sur le suivi, depuis les années 1988, de 3 700 Girondins et Dordognots de 65 ans et plus en bonne santé.

Elle a permis d'observer que les sujets qui n'ont pas développé la maladie d'Alzheimer n'ont pas eu le même déclin intellectuel progressif constaté plus de dix ans avant le diagnostic sur les autres. « Nous pourrions ainsi gagner jusqu'à dix ans sur le diagnostic précoce de la maladie, observe M. Orgogozo. Dix ans pendant lesquels on pourrait commencer un traitement bien avant la survenue des premiers signes de démence si nous avions un diagnostic biologique fiable. »

Or, Cohen comme Orgogozo constatent que, malgré les recherches - très actives depuis quinze ans -, il n'existe pas actuellement de thérapie vraiment efficace pour lutter contre la maladie d'Alzheimer. « De nombreux médicaments ont été essayés et ils ne marchent pas, constate Daniel Cohen, car les hypothèses sont probablement fausses. » C'est aussi l'avis du professeur Orgogozo, qui explique que les thérapies appliquées sont basées sur la lutte contre l'apparition de plaques amyloïdes (1) dans le cerveau ou, plus rarement, contre des processus de fibrillation de la protéine Tau (2) dans les cellules du cerveau. Or, c'est peut-être une impasse que de ne s'intéresser qu'à elle.

La stratégie de la pléothérapie que propose le professeur Cohen repose sur le constat qu'une maladie neurologique résulte rarement de l'anomalie d'une seule molécule mais souvent de plusieurs, qui constituent un réseau. Les thérapies devraient donc attaquer plusieurs cibles à la fois. Grâce à une méthode d'analyse génétique baptisée Nexus, on inventorie à partir d'échantillons de sang les protéines perturbantes, puis on cherche parmi les médicaments déjà sur le marché, utilisés pour des maladies très diverses, ceux susceptibles d'agir sur les protéines perturbées en les mélangeant entre eux à faible dose. Des essais ont déjà été réalisés sur des animaux. Pour la maladie d'Alzheimer, ils devraient prochainement démarrer.

De plus, ces anomalies moléculaires en réseau sont susceptibles de réaliser des profils ou cartes de la maladie à traiter, permettant d'espérer mettre au point des tests diagnostiques très spécifiques et précoces. C'est le but du projet Dippal (lire ci-dessous) qui associe Paris et Bordeaux, Cohen et Orgogozo.

(1) Il s'agit d'une accumulation extracellulaire de protéines A bêta résultant de clivages de la protéine APP. (2) Protéine animale fortement exprimée dans les neurones.

Bordeaux · Jean-François Dartigues · Gironde · santé

source: www.sudouest.fr

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