A propos de L'Association

Alzheimer Tunisie a été fondée le 13 Mars 2006 (JORT N°24 du Vendredi 24/03/2006

Notre association, à but non lucratif, a pour objectif de Contribuer à l'amélioration de la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et d'apporter l'aide et l'assistance à leurs famille.

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mercredi 9 septembre 2009

Europe : progression attendue du coût de l'Alzheimer de 167 milliards d'euros à 250 milliards d'ici 2030


Avec un coût de 167 milliards d'euros et 7 millions de malades en 2008 dans l'Europe des 27, une équipe internationale a tenté de distinguer l'"impact socio-économique de la maladie d'Alzheimer" (Gérontologie et société, N°128/129). Avec en perspective une augmentation pondérée de 43% et un chiffre global de 250 milliards en 2030, les Etats seront obligés de faire des arbitrages et les particuliers de renforcer leur présence bénévole auprès des malades.

Trois types de coûts pour une maladie
Parvenir à établir le coût de l'Alzheimer par pays et en Europe en distinguant coûts médicaux, donc directs et indirects, a été l'enjeu d'un travail unissant sept équipes (France, Hongrie, Ecosse, Angleterre, Finlande, Suède(2)). Celles-ci ont dû à la fois définir des concepts comme celui de coût direct médical (soins) et non médical (hébergement, services sociaux) et de coût indirect (perte de production liée à la morbidité, absentéisme des aidants au travail... ) tout en laissant à part les coûts intangibles (le poids de la maladie notamment pour la personne).

De 7 à 10 millions de personnes atteintes
Les spécialistes ont mené leur étude en analysant la littérature professionnelle. Les résultats obtenus sont prudemment exposés dans "Impact socio-économique de la maladie d'Alzheimer", un article du numéro 128-129 de la revue Gérontologie et Société, entièrement dédié à "La prise en charge de la maladie d'Alzheimer".
A côté des évaluations produites, comme celle du nombre d'Alzheimer et de personnes atteintes de maladies apparentées dans l'UE, soit 7,22 millions ou 10,11 millions si l'on inclut les pays candidats à l'Europe et la Turquie, on trouve quantité de constats que les économistes et politiques ne doivent pas oublier.
En effet, l'aide informelle ne peut pas être tenue pour une "ressource gratuite" par les décideurs car elle "induit une perte de temps et donc un coût que les aidants auraient pu utiliser pour travailler ou pour des activités de loisir." Les prospectivistes doivent à la fois estimer le rapport coût-efficacité des dispositifs de soutien aux aidants, de même que "prévoir quels seraient les coûts à la charge de la collectivité en cas de pénurie d'aidants, liée au vieillissement de la population européenne". Cette évolution n'est pas sans conséquence puisque selon les pays, le coût de l'aide informelle peut varier "de 36 à 85% des coûts totaux de la maladie".

De 2691 euros annuels en Ukraine à 43 075 en Norvège
Ces coûts totaux sont estimés à 22 194 euros annuels dont en moyenne 9 925 euros en coûts directs et 12 270 euros en coûts indirects. Les niveaux estimés et les différences de répartition entre coûts directs, donc pris en charge notamment par la puissance publique, et coûts indirects, font apparaître des profils très différents selon les pays.
La large prise en charge publique des personnes est synonyme de coûts globaux élevés en Europe du Nord (43 075 euros annuels en Norvège) contre 25 119 en France, le pays se situant dans la moyenne européenne et 2 691 euros en Ukraine... Des coûts très faibles risquent de coïncider avec une médiocre prise en charge et un médiocre confort du malade. Pudiquement, l'étude évoque "des coûts directs plus faibles liés aux politiques de prise en charge ou au coût de la main d'œuvre, ainsi que des coûts indirects supportés par les familles."

La famille joue un rôle prépondérant en Europe du Sud
Cette répartition est très parlante. 2/3 des coûts sont supportés par le secteur économique et le public en Europe du Nord où la prise en charge est très socialisée contre 1/3 par la famille. A l'opposé, les 4/5 des coûts sont supportés par la famille en Europe du Sud, patriarcale contre 1/5 pour le secteur économique public. Ces coûts sont répartis de manière à peu près partagée en Europe de l'Est mais à des niveaux très inférieurs qui peuvent aussi résulter d'une démographie caractérisée par une espérance de vie plus faible, notamment en Russie, ou d'une moindre préoccupation.
De fait, "on estime que les coûts sociétaux de la maladie d'Alzheimer sont 8 fois plus élevés en Europe du Nord qu'en Europe de l'Est." Au total, l'étude constate que l'Alzheimer pèse aujourd'hui plus que le diabète en Europe. Le coût total en est de 167 milliards d'euros pour les 27 dont environ 20 milliards d'euros pour la France. D'ici 2030, ces coûts devraient progresser d'environ 40% à 250 milliards pour l'Europe et près de 30 milliards pour la France. Les dépenses relatives à la maladie d'Alzheimer totalisent plus d'1% du Produit intérieur brut qui était de 1 950 milliards d'euros pour la France en 2008 (Cour des Comptes juin 2009). Il est difficile d'obtenir une projection du PIB en 2030. Il n'est pas sûr qu'il augmente, compte tenu du rétrécissement de la population active à cette époque.

Croissance attendue des charges sociales publiques d'ici 2030
On connaît en revanche les charges actuelles qui ne manqueront de croître. La charge 2008 des pensions des fonctionnaires qui alarment la Cour des Comptes (Rapport finances publiques juin 2009) est de 45,8 milliards d'euros. Elle ne va pas plus diminuer que le poids global des retraites publiques. Celui-ci était estimé à 222 milliards d'euros en 2005 (Documentation française). Il ne faut pas oublier non plus la dette publique qui était de 1044 milliards d'euros en 2008, ni les intérêts afférents.
Les Etats, qui accordent une prise en charge étendue de la maladie d'Alzheimer à leurs ressortissants, devront vraisemblablement procéder à de douloureux arbitrages. Pour ce qui est de la France, comme le notait Nicolas Prissette dans la dernière édition du JDD, en matière de dépendance des personnes âgées, "pour payer les infirmières et les structures d'accueil, l'hypothèse d'un recours anticipé sur succession circule toujours rue de Grenelle. Impopularité garantie".
Les experts du financement de l'Alzheimer laissent en fin d'étude leur lecteur sur sa faim avec une question majeure :"alors que les ressources financières des systèmes de santé et de protection sociale sont en permanence sous tension et que la population des personnes malades augmente, comment améliorer la prise en charge de la maladie dont le coût représente 1,3% du PIB, avec le meilleur rapport coût-efficacité ?" Le développement des services à la personne ne suffira pas à cette prise en charge. Le recours à une solidarité sociétale, qui reste à organiser, pourrait s'imposer.

source: www.seniorscopie.com

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