Une récente étude britannique démontre que le taux de mortalité
attribué à la maladie d'Alzheimer a plus que doublé en 20 ans. La
démence entre ainsi dans le top 10 des maladies faisant le plus de
morts.
Le nombre des patients atteints d’une
maladie d’Alzheimer s’est accru considérablement au cours de la dernière
décennie, pour atteindre plus de 860.000 cas dans notre pays, selon les
dernières estimations. Et encore, il est vraisemblable que la
vérité soit bien au-delà, au regard d’une part de la difficulté du
diagnostic et d’autre part du fait qu’un nombre tout à fait significatif
de patients ne consulte pas et n’est donc pas répertorié comme tel.
Pourtant, il n’existe pas objectivement d’élément permettant d’affirmer
que le nombre de malades progresse, sauf à considérer que c’est
l’espérance de vie qui augmente.
En dépit
de la complexité et de l’hétérogénéité de la maladie d’Alzheimer, en
l’état de nos connaissances il faut admettre que l’âge est à ce jour le
principal « facteur de risque » de développer une démence de type
Alzheimer. Compte tenu alors de cette fabuleuse avancée de
l’espérance de vie, d’environ une année supplémentaire tous les quatre
ans jusqu’à présent, l’espérance de vie des femmes est aujourd’hui de
l’ordre de 85 ans et celle des hommes de 78 ans. Considérant
alors que l’incidence de la maladie augmente avec le grand âge, il n’est
pas surprenant que le nombre de cas apparents ait lui-même augmenté
puisque, statistiquement, les chiffres ne sont guère encourageants et
montrent qu’à 85 ans c’est environ une femme sur trois ou sur quatre qui
se trouve atteinte par la maladie.
Si
rien n’est fait, les perspectives sont donc peu encourageantes, pour ne
pas dire décourageantes puisque, en l’état, nous ne disposons pas des
solutions thérapeutiques nécessaires à faire que, simplement l’autonomie
des personnes ou leur sociabilité, déjà considérablement amenuisées,
soit quelque peu maintenues…A
ce stade il convient d’accepter avec modestie que, face à ce problème
sociétal considérable, les solutions ne soient pour le moment « que »
d’ordre social, sinon médical. En l’absence de solution médicale
satisfaisante, la prise en charge des malades nécessite donc des
structures d’accueil adaptées et en nombre suffisant pour des patients
toujours plus nombreux. En ce sens on peut considérer que le « Plan
Alzheimer » a pleinement joué son rôle et qu’à la fois les centres de
dépistage et de « traitement » ont été mis en place pour une meilleure
prise en charge au plan médical et social. Néanmoins,
quels que soient les efforts consentis, il est aussi admissible que
ceci soit encore insuffisant au regard de l’ampleur du problème ! En
l’absence de traitements médicamenteux satisfaisants, les thérapies
comportementales et cognitives sont ainsi les plus à même de maintenir à
minima, voire de promouvoir dans les cas favorables, à la fois les
capacités cognitives et l’autonomie des patients et leur sociabilité
dans leur vie quotidienne.
Evidemment,
même si l’arsenal médicamenteux est aujourd’hui limité et ne donne des
résultats satisfaisants que dans un certain nombre de cas, notamment
dans les formes débutantes de la maladie, il n’en reste pas moins que
ces stratégies thérapeutiques doivent être pris en considération, avec
leurs limites. Mais les vraies solutions sont ailleurs,
seulement lorsque nous serons capables de ralentir, voire de stopper,
l’évolution des processus dégénératifs. Aujourd’hui il apparaît que nous
sommes encore loin d’interventions efficaces en ces domaines.
Mais l’espoir anime la communauté des chercheurs, qui
se mobilise pour des solutions thérapeutiques basées sur l’étiologie de
la maladie d’Alzheimer ; plutôt « les » étiologies compte tenu de
l’hétérogénéité de cette pathologie, serait-il plus judicieux de dire… Ces
solutions thérapeutiques, cependant, ne s’imposeront que lorsque deux
conditions au moins seront remplies : d’une part que l’on connaisse
mieux les causes et les mécanismes de ces processus neurodégénératifs ;
d’autre part que l’on puisse progresser dans le diagnostic précoce de la
maladie d’Alzheimer.
En effet, outre
son début insidieux, il est manifeste que cette maladie ne s’exprime par
des signes cliniques que lorsque les lésions sont déjà très
significatives dans le cerveau. Il est donc essentiel de pouvoir
la diagnostiquer le plus précocement possible si l’on veut mettre en
œuvre des stratégies thérapeutiques qui relèvent ainsi de ce que l’on
nomme la « neuroprotection », pour qu’il se trouve encore suffisamment
de neurones intacts non atteints par la maladie pour assurer, ne
serait-ce qu’à minima, les fonctions cognitives. En dépit de
résultats précliniques encourageants et de nombreux essais
thérapeutiques en cours, nous n’en sommes pas là mais c’est bien
l’objectif que la recherche s’est fixé.
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