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Alzheimer Tunisie a été fondée le 13 Mars 2006 (JORT N°24 du Vendredi 24/03/2006

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vendredi 29 janvier 2010

Alzheimer : de nouvelles pistes et encore peu de médicaments


Près de 70 nouvelles molécules sont en développement pour soigner une des maladies les plus craintes par les Français : Alzheimer. Le nouveau concept annoncé par Etienne-Emile Baulieu cette semaine s'ajoute à la liste des pistes prometteuses.

En annonçant mardi dernier la découverte « d'une nouvelle méthode pour le traitement de la maladie d'Alzheimer », Etienne-Emile Baulieu a pris le risque de se mettre à dos une partie de la communauté scientifique, tout en braquant de nombreuses associations de malades déçus par un « effet d'annonce ». L'équipe de l'Inserm qu'il dirige vient en fait d'ouvrir une piste où tout reste à faire. Cette percée conceptuelle cible une forme particulière de la protéine tau, naturellement présente dans les cellules nerveuses. Dans certaines circonstances, cette molécule se détache du support sur lequel elle circule à l'intérieur des neurones (microtubules). En quittant ces rails biologiques, elle produit des agrégats « en forme de buisson » qui provoquent l'asphyxie des neurones.

Tout en reconnaissant que les scientifiques « n'aiment pas faire de prédictions temporelles », le spécialiste français des hormones stéroïdes estime que cette solution, actuellement au stade des essais in vitro, « pourrait entrer en essais cliniques dans deux ou trois ans ». Pour atteindre cet objectif, il s'appuie sur Pierre Bergé, qui s'est engagé à soutenir le projet pendant au moins cinq ans. « Il nous faut entre 1 et 2 millions d'euros par an pendant trois ans. Cela ira vite car la molécule que nous utilisons fait partie d'une famille bien connue », indique Etienne-Emile Baulieu. Mais les spécialistes des maladies neurodégénératives ne partagent pas ce point de vue. Selon Françoise Forette, directrice de la Fondation France Alzheimer, « le calendrier est un peu optimiste ». Pour Bruno Dubois, expert de ces pathologies à l'Inserm, « c'est une nouvelle voie encore peu étudiée ». Autrement dit : prudence.
Calendrier optimiste

Actuellement, près de 70 molécules sont en développement dans les laboratoires de l'industrie (phases 2 et 3 uniquement). La majorité de ces candidats médicaments vise l'autre cause identifiée de la maladie d'Alzheimer : les plaques amyloïdes qui se forment entre les neurones. Parmi les rares molécules en développement qui ciblent tau figure pourtant le « Rember », de la firme singapourienne Taurx Therapeutics. Cet inhibiteur d'agrégation est actuellement en phase 2 (essais d'efficacité). En règle générale, il faut compter un minimum de dix ans entre le moment où une nouvelle molécule quitte la paillasse de la recherche académique pour obtenir l'autorisation de mise sur le marché délivrée par les agences du médicament (FDA, Emea, Afssaps).

L'équipe de l'Inserm a en fait mis en évidence l'effet protecteur d'une autre protéine naturelle : FKBP52. « Elle s'accroche à la forme pathogène de tau et inhibe son action. Le rapport entre ces deux protéines existant dans le cerveau permettra également de mesurer le facteur de risque d'un individu pour développer la maladie d'Alzheimer », indique Etienne-Emile Baulieu. Reste maintenant à trouver une autre molécule (disponible dans la pharmacopée existante) qui servira de stimulateur à la FKBP52. « Nous avons déjà trois ou quatre idées en vue », précise Etienne-Emile Baulieu. Les essais chez l'animal devraient se poursuivre à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Revers de la médaille, l'industrie pharmaceutique est rarement attirée par des molécules naturelles libres de droits qui ne permettent pas de construire une stratégie industrielle, car elles ne sont pas brevetables.

En théorie, cette approche « anti-tau » pourrait trouver des applications dans de nombreuses pathologies. « Plusieurs maladies neurodégénératives ont en commun des anomalies de la protéine tau », explique le professeur Baulieu. En attendant, le portefeuille des médicaments contre la MA reste limité à 4 traitements dont l'efficacité est considérée comme « modérée » par les spécialistes. Dans les deux ans qui viennent, l'arsenal thérapeutique devrait s'enrichir de deux ou trois nouveautés (voir illustration). Pour de nombreux experts, des traitements réellement efficaces devraient être disponibles dans moins de dix ans. « Ce ne sera sans doute pas un médicament unique. On s'oriente vers des multithérapies », précise Bruno Dubois.
ALAIN PEREZ, Les Echos

source: www.lesechos.fr

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