A propos de L'Association

Alzheimer Tunisie a été fondée le 13 Mars 2006 (JORT N°24 du Vendredi 24/03/2006

Notre association, à but non lucratif, a pour objectif de Contribuer à l'amélioration de la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et d'apporter l'aide et l'assistance à leurs famille.

Pour nous contacter:

email: alzheimer.tunisie@gmail.com
tel: +216 98 61 39 76
adresse postale: BP N°116-Cité El Khadra-1003 Tunis
vendredi 27 mai 2011

Tir de précision sur Alzheimer

Comment envoyer des molécules thérapeutiques (par exemple, contre la maladie d'Alzheimer) dans les neurones malades, sans perturber d'autres organes ni provoquer de réaction de défense ? Une stratégie ingénieuse fait ses premiers pas.
Sebastien Bohler

Traiter la maladie d'Alzheimer ou d'autres maladies neurodégénératives ou chroniques suppose de savoir délivrer des médicaments de nouvelle génération dans le cerveau, sans perturber le fonctionnement des autres organes. En outre, ces molécules ne doivent pas provoquer de réaction du système immunitaire, et aussi traverser la barrière qui protège naturellement le cerveau contre la plupart des bactéries, virus ou autres toxines : la barrière hématoencéphalique. Ce fin réseau de vaisseaux fait office de filtre et ne laisse passer que des particules d'un dixième de micromètre environ.

Malgré toutes ces conditions, des biochimistes de l'Université d'Oxford semblent avoir trouvé un candidat satisfaisant tous ces critères : les exosomes. Il s'agit de sacs de lipides microscopiques, ou vésicules (de 40 à 100 nanomètres) assurant le trafic de diverses molécules à l'intérieur des neurones. On peut les remplir de diverses molécules thérapeutiques, et ils ont la taille requise pour traverser la barrière hématoencéphalique. Reste à choisir un médicament efficace et suffisamment petit pour qu'il puisse y être stocké.

Les recherches réalisées au cours des dix dernières années sur les acides ribonucléiques ont révélé les propriétés intéressantes de ce qu'on nomme de petits arn interférents : ces petites chaînes moléculaires se fixent sur les arn produits par l'organisme (un intermédiaire essentiel de la fabrication des protéines) et bloquent la synthèse des protéines qu'ils fabriquent normalement. Ainsi, en utilisant un petit arn interférent approprié, il serait possible de bloquer l'action de protéines impliquées notamment dans la maladie d'Alzheimer. Pour l'occasion, une enzyme nommée bace1, responsable de l'accumulation du peptide bêta-amyloïde, le constituant des plaques amyloïdes observées dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer.

La méthode imaginée par les chercheurs est la suivante : sur des souris de laboratoire, ils prélèvent des cellules souches de la moelle osseuse. Ces cellules ont la propriété de pouvoir se différencier en tous les types de cellules de l'organisme. Les biologistes orientent la différenciation vers des cellules dendritiques immatures. Ils y introduisent le gène qui code une protéine chimérique, composée d'un peptide qui s'ancre dans la membrane lipidique de l'exosome, et d'un peptide qui se fixe préférentiellement dans le cerveau (et pas dans d'autres organes). Ensuite, les exosomes des cellules dendritiques immatures modifiées sont prélevés. Les biologistes y font pénétrer, au moyen de décharges électriques qui perméabilisent la membrane, de petits arn interférents conçus pour bloquer les arn qui permettent la synthèse de la protéine bace1. Enfin, ils injectent par voie intraveineuse les exosomes ainsi préparés, à la souris à partir de laquelle ils ont été obtenus, ce qui évite tout risque de rejet de ces particules par le système immunitaire.http://www.blogger.com/img/blank.gif

Ayant suivi cette méthode, les biochimistes ont observé une réduction de 62 pour cent de l'expression de la protéine bace1 chez les souris, et de 55 pour cent de la concentration de peptide bêta-amyloïde. Cet effet est supérieur à celui obtenu en injectant directement dans le cerveau d'une souris un inhibiteur de l'enzyme bace1. Le tout, sans réaction immunitaire et surtout, sans que les petits arn interférents soient détectés dans d'autres organes de l'animal.

L'essai sera-t-il transposable à l'homme ? On l'ignore, mais du moins, cette méthode permet de délivrer un nouveau type de « médicament » – de petits arn interférents – a priori dans n'importe quel organe cible.
source: www.pourlascience.fr

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire