Cette équipe internationale identifie le rôle central d’un gène défectueux dans la neuropathie à axones géants de type « GAN », une maladie infantile rare et mortelle. Cette découverte, publiée dans l’édition de mai du Journal of Clinical Investigation, livre non seulement une cible pour la maladie mais peut-être aussi pour d’autres pathologies neuro-dégénératives, comme les maladies d'Alzheimer et de Parkinson, également caractérisées par l’accumulation de protéines.
La
neuropathie à axones géants de type GAN est une maladie
neurodégénérative extrêmement rare et incurable qui frappe les systèmes
nerveux central et périphérique de jeunes enfants. Une vingtaine de cas
familiaux ont été documentés, mais l’incidence de la maladie pourrait
être sous-estimée. Les enfants touchés ne présentent pas de symptômes à
la naissance, mais aux environs de 3 ans, apparaissent les premiers
signes de faiblesse musculaire, jusqu’à une difficulté à marcher et un
handicap moteur généralisé à l’âge de 10 ans. Seuls quelques enfants
survivent jusqu'à l'âge adulte. « De type GAN », car le gène responsable
est le gène GAN, avec plus de 25 différentes mutations rapportées. La
présence d'axones géants remplis de paquets denses de neurofilaments est
également typique de la maladie (comme dans plusieurs formes de la
maladie de Charcot-Marie-Tooth).
Les
chercheurs de la Northwestern University, en collaboration avec un
chercheur de l’Inserm (Montpellier) et l’Université de Laval (Quebec)
constatent ici que la gigaxonine, une protéine codée par le gène du même
nom, impliqué dans GAN, régule la rotation normale des blocs
constitutifs des protéines qui forment les filaments intermédiaires
d'une cellule. Les mutations dans le gène entraînent un
dysfonctionnement de gigaxonine qui entraîne l'accumulation anormale de
neurofilaments qui vont perturber le fonctionnement normal des cellules
nerveuses. Pour parvenir à identifier ce rôle de gigaxonine, les
scientifiques ont travaillé sur des cellules appelées fibroblastes
obtenus à partir de biopsies de la peau d’enfants atteints de GAN. Les
cellules cultivées en laboratoire présentent aussi de grands agrégats
anormaux de filaments intermédiaires. Quand les scientifiques
introduisent des gènes gigaxonine sains dans les cultures de
fibroblastes, les résultats sont spectaculaires. Les agrégats anormaux
de filaments intermédiaires disparaissent.
Effacer les agrégats de filaments intermédiaires :
En identifiant ainsi le mécanisme qui induit ce développement de ces
neurofilaments, et le rôle de gigaxonine chez les patients atteints de
« GAN», les chercheurs viennent de découvrir une cible thérapeutique
possible de la maladie, mais peut-être aussi pour des types plus
courants de maladies neuro-dégénératives également caractérisés par
l’accumulation de protéines, comme la maladie d'Alzheimer et de
Parkinson. Trouver un composant chimique qui peut effacer les agrégats
de filaments intermédiaires et rétablir leur distribution normale dans
les cellules pourrait conduire à un agent thérapeutique efficace contre
de nombreux troubles neurologiques.
source: www.santelog.com
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