A propos de L'Association

Alzheimer Tunisie a été fondée le 13 Mars 2006 (JORT N°24 du Vendredi 24/03/2006

Notre association, à but non lucratif, a pour objectif de Contribuer à l'amélioration de la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et d'apporter l'aide et l'assistance à leurs famille.

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mardi 7 juin 2011

Médecine Prévention, diagnostic précoce, compréhension de la maladie : du nouveau sur Alzheimer

Dans nos sociétés occidentales vieillissantes, les maladies neurodégénératives constituent une préoccupation grandissante. Selon l'OMS, si 18 millions de personnes sont aujourd'hui touchées par la maladie d'Alzheimer, ce ne sont pas moins de 34 millions qui devraient l'être en 2025... Aujourd'hui, cette maladie est de moins en moins taboue, pour le plus grand bien des familles qui ont un des leurs qui en souffre et qui se sentent ainsi moins seules.

En Espagne par exemple, Adolfo Suárez, ancien président du gouvernement, une des icônes de la transition démocratique, en fonction au moment du coup d'Etat du 23 février 1981, est touché par cette maladie et ses enfants ne le cachent pas. De même Jordi Solé Tura, un des pères de la constitution espagnole rédigée en 1978 après la mort du dictateur Franco : Albert Solé, son fils, a réalisé en 2008 "Bucarest, la mémoire perdue", un très bon documentaire tout en pudeur mais sans fard sur son père, aujourd'hui décédé, qui a connu un certain retentissement après son passage à la télévision.

Et à l'automne dernier, le réalisateur Carles Bosch, auteur de "Balsero", un documentaire nommé aux Oscars en 2004, a présenté un nouveau travail intitulé "Bicyclette, cuillère, pomme" dans lequel on le voit suivre pendant deux ans Pasqual Maragall, l'ancien maire de Barcelone, celui des jeux olympiques de 1992, et ancien président de la Catalogne. En 2007, celui-ci avait annoncé publiquement qu'on lui avait diagnostiqué la maladie d'Alzheimer et que désormais son combat serait celui contre la maladie. Une de ses armes : parler de la maladie et pour cela, parler de SA maladie. Il a donc proposé à Carles Bosch de faire ce film où on le voit notamment chez le docteur lire à voix haute les trois mots éponymes et ne plus s'en rappeler quelques minutes plus tard. Ce documentaire très bien accueilli et plusieurs fois primé, est resté plusieurs mois à l'affiche à Barcelone.

Une autre arme de Pasqual Maragall : sa fondation et BarcelonaBeta, son projet phare d'institut d'envergure internationale, le Barcelona Research Complex for Better Aging, en cours de construction sur le front de mer de la capitale catalane. Ce projet porté par le scientifique Jordi Cami, a pour ambition de réunir en un seul endroit, recherche de pointe, centre de diagnostic et lieu d'information [1].

Un défi important dans la lutte contre cette maladie est de progresser dans le diagnostic précoce. Dans ce domaine, une étude intéressante vient d'être rendue publique par l'Hospital Clinic de Barcelone : la perte de mémoire n'est pas le premier symptôme de la maladie d'Alzheimer précoce [2]. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont analysé des échantillons de tissus cérébraux de 40 donneurs à la maladie d'Alzheimer avérée et détectée avant les 60 ans ainsi que les dossiers médicaux correspondants. Les échantillons étaient conservés dans la banque de tissus neurologiques de l'Hospital Clinic-Université de Barcelone-CCiT-IDIBAPS qui depuis 20 ans, reçoit, traite, diagnostique et conserve les tissus cérébraux de donneurs décédés.

Ce travail réalisé par Albert Lladó et des collègues de l'unité "Alzheimer et autres troubles cognitifs" de l'Hospital Clinic de Barcelona / IDIBAPS, montre en particulier que 53% des personnes étudiées ont d'abord eu des symptômes atypiques qui ont fait qu'elles n'ont pas été correctement diagnostiquées. Ces symptômes atypiques avaient été des altérations comportementales, visuelles ou du langage, ou des troubles praxiques.

Une autre découverte dans le domaine du diagnostic précoce nous arrive de l'université Pablo Olavide de Séville. Selon le travail de José Luis Cantero et de son équipe du Laboratorio de Neurociencia Funcional [3], il y aurait un lien étroit entre la détérioration des fonctions olfactives et les altérations de la mémoire et ce, à des phases très précoces de la maladie. Dit autrement, des personnes qui commencent à développer Alzheimer peuvent se plaindre de pertes de mémoire très difficiles à objectiver mais qui peuvent être associées à une diminution mesurable du volume des structures cérébrales impliquées dans l'odorat. De plus, selon les résultats de cette équipe, les personnes présentant une détérioration cognitive légère ont tendance à présenter une diminution du volume du noyau basal de Meynert qui accompagne des détériorations du cycle veille-sommeil.

Quant à la maladie elle-même, elle est caractérisée par la formation de plaques d'amyloïdes dans le néocortex et l'hippocampe. Seule une étude des tissus cérébraux après le décès permet de diagnostiquer leur présence. Mais une méthode mise au point et brevetée par Celia Sánchez-Ramos du Grupo de Neuro-Computación y Neuro-Robótica de l'université Complutense de Madrid, ouvre des perspectives intéressantes de détection pre mortem [4]. En effet, ce travail montre que la présence du peptide bêta-amyloïde peut être détectée dans les fragments de cristallin récupérés après une opération de la cataracte. Selon la chercheuse, cette recherche débutée en 2009 pourrait aboutir d'ici deux à trois ans.

A ce sujet, une découverte co-dirigée par Pilar Esteve et Paola Bovolenta du Centro de Biologia Molecular "Severo Ochoa" du CSIC et de l'université autonome de Madrid, apporte également du nouveau [5]. Selon ces chercheurs qui ont travaillé sur l'importance des protéines Sfrp1 et Sfrp2 dans le bon développement de la rétine, des souris génétiquement modifiées pour ne pas produire ces protéines présentent, outre des altérations dans le développement de l'oeil, des altérations dans la production de la protéine précurseur des amyloïdes. De là à dire que de telles souris auraient moins de possibilités de développer la maladie d'Alzheimer, il y a un pas que les scientifiques se gardent bien de franchir mais ce résultat les invite à lancer des recherches de ce côté-là.
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Pour ce qui est de la prévention enfin, signalons l'étude qui vient de paraître dans Journal of Alzheimers's Disease. Coral Sanfeliu qui a dirigé ces recherches et ses collègues de l'Institut de Recerca Biomèdica de Barcelona, ont montré que des souris de sept mois présentant des pathologies similaires à la maladie d'Alzheimer et qui avaient pratiqué de l'exercice physique de manière continue dès leur premier mois, souffraient de symptômes psychologiques de démence et de pertes cognitives moindres que ceux de souris témoins [6]. De plus, ces différences observées se sont retrouvées dans l'analyse des tissus du cortex cérébral et de l'hippocampe. Par ailleurs, des tests électrophysiologiques ont montré que l'exercice
physique protégeait la communication synaptique.
source: www.bulletins-electroniques.com

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