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Alzheimer Tunisie a été fondée le 13 Mars 2006 (JORT N°24 du Vendredi 24/03/2006

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mardi 20 mars 2012

Stanley Prusiner : « Le prion est une protéine quasi vivante »




Stanley Prusiner, prix Nobel 1997 de médecine pour la découverte du prion, est aujourd'hui le chef de file d'un nouvel axe de recherche très dynamique des neurosciences : les protéinopathies

désormais admises par tout le monde. Quel effet cela vous fait-il ?

C'est tout simplement fantastique. Le modèle de la protéine infectieuse sur lequel j'ai commencé à travailler dans les années 1980 est devenu la norme. Nous savons désormais qu'une protéine peut transmettre ses propriétés de cellule à cellule et d'un organe à l'autre. En fait, le prion est une protéine quasi vivante. Mais ce n'est pas non plus une évolution monstrueuse de la nature. C'est une molécule très courante. On la trouve partout.
La recherche dans ce domaine est-elle suffisante ?

Pas du tout et c'est proprement scandaleux. Aux Etats-Unis, cela ne représente que 4 % des financements fédéraux, contre près de 20 % qui vont au cancer. C'est d'autant plus injuste que toutes les maladies mentales comme Alzheimer sont en augmentation rapide dans tous les pays à cause du vieillissement des populations. Aux Etats-Unis, nous avons entre1 et 1,5 million de nouveaux cas par an. Je n'arrête pas de dénoncer cette inégalité et j'en ai encore parlé récemment à Francis Collins, qui dirige les National Institutes of Health (*).
Vous êtes toujours très remonté contre les médicaments actuellement prescrits contre la maladie d'Alzheimer.

Aucun des médicaments sur le marché n'est efficace. Leur rapport bénéfice-risque est très défavorable. Il faudrait les retirer de la vente. Le problème, c'est que le pipeline de l'industrie pharmaceutique dans le domaine des maladies neurodégénératives est pratiquement vide.
Quelles solutions vous paraissent les plus probables pour venir à bout de ce fléau ?

J'aimerais me tromper, mais je ne crois pas à une pilule miracle pour soigner la maladie d'Alzheimer. Il faudra sûrement se tourner vers une association dhttp://www.blogger.com/img/blank.gife plusieurs molécules. De plus, la maladie existe sous plusieurs formes et nous devrons développer des thérapies ciblées individuellement. Il faut donc investir massivement dans la recherche fondamentale, et notamment sur la structure spatiale des protéines. Il faut aussi encourager les programmes de recherche qui associent des universités et des industriels. Cela prendra du temps, peut-être dix ans, car c'est très compliqué. Mais il va falloir pousser très fort.
Propos recueillis par A. P.

(*) Réseau des 27 instituts fédéraux de recherche sur la santé, dont le budget annuel dépasse les 30 milliards de dollars.
source: www.lesechos.fr

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