A propos de L'Association

Alzheimer Tunisie a été fondée le 13 Mars 2006 (JORT N°24 du Vendredi 24/03/2006

Notre association, à but non lucratif, a pour objectif de Contribuer à l'amélioration de la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et d'apporter l'aide et l'assistance à leurs famille.

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mardi 8 février 2011

A la recherche d'un traitement contre la maladie d'Alzheimer

Décrite pour la première fois en 1906, la maladie d'Alzheimer touche plus de 35 millions de personnes* dans le monde. Le journaliste Felipe Barral raconte comment une équipe internationale de chercheurs tente de trouver un traitement en étudiant une communauté en Colombie.

maginez que vous n’avez pas la quarantaine et que vous commencez à ne plus savoir qui vous êtes. A 45 ans, vous ne reconnaissez plus vos proches. Et puis, vers 50 ans c’est la mort. La maladie d’Alzheimer est une maladie cruelle et mortelle, et d’autant plus quand il s’agit de la forme à début précoce. Elle déshumanise des gens dans la force de l’âge qui sont par ailleurs en bonne santé en leur volant les souvenirs de toute une vie.

L’Américaine Julie Noonan Lawson ne connaît que trop bien cette réalité. Sa famille est porteuse du gène de la maladie d’Alzheimer précoce. Sa mère a déclaré la maladie vers l’âge de 30 ans. "J’ai pour ainsi dire grandi avec la maladie d’Alzheimer", confie-t-elle. "Et puis nous avons eu plusieurs années de répit avant que la maladie ne refasse son apparition chez ma sœur Fran. Je me suis dit 'Ça y est, ça recommence. C’était comme un sentiment de déjà-vu, une prise de conscience que la maladie fait partie intégrante de votre vie.'" Lorsque dans une famille un des deux parents est porteur de l’une de ces mutations génétiques rares, leurs enfants ont 50 % de risque d'en être atteints. En attendant, ils vivent dans l’incertitude et la peur. "Si la maladie était réapparue chez ma sœur, Fran, pouvait-elle se manifester chez moi ?" se demandait Noonan Lawson. Finalement, trois membres de la fratrie de Noonan Lawson - Fran, Maureen et Butch - ont développé la maladie. C’est aujourd’hui Kate Preskenis, la fille de Maureen, qui s’inquiète à son tour. Aura-t-elle la maladie d’Alzheimer ? Qu’en sera-t-il des autres membres de sa famille ?

Ce patrimoine génétique dévastateur peut dépasser le cercle familial. Il peut également anéantir une communauté entière. En Colombie, dans la région d’Antioquia, il existe un groupe de familles hors du commun, comprenant près de 5 000 personnes au total – qui déclarent précocement la maladie d’Alzheimer, vers la quarantaine, si elles sont porteuses du gène muté. C’est la plus grande concentration mondiale de malades d’Alzheimer à début précoce. Cette communauté a attiré l’attention de deux médecins, le Colombien Francisco Lopera et l’Américain Kenneth Kosik. Ces deux chercheurs sont en train de mettre en place une équipe internationale de médecins en vue de tester des médicaments sur des porteurs sains de la mutation du gène. Selon le Dr Kosik, cette communauté pourrait révéler les secrets de la maladie.

Pour le Dr Lopera, le succès de cette étude se mesure de plusieurs manières. "Si nous parvenons à retarder le déclenchement de la maladie, tout retardement serait un succès... Un an, deux ans, cinq ans... Certaines études montrent qui si on était capable de retarder de cinq ans le déclenchement de la maladie, la prévalence de la maladie d’Alzheimer diminuerait de 50 % à l’échelle mondiale. Une réduction de moitié des cas d’Alzheimer dans le monde, cela aurait un impact considérable, simplement en retardant de cinq ans l’apparition de la maladie, sans la guérir." C’est un objectif ambitieux, lorsque l’on sait que la prévalence de la maladie augmente. Selon Alzheimer’s Disease International, 36 millions de personnes sont touchées par la maladie dans le monde. Les études montrent que ce chiffre atteindra 65 millions en 2030 et 115 millions en 2050.

Le Dr Pierre Tariot cite un rapport paru récemment émanant de l’Organisation mondiale de la santé : "Une partie de ce rapport désignait la maladie d’Alzheimer comme la prochaine pandémie à laquelle seront confrontées les sociétés occidentales. Ce n’est évidemment pas la seule menace de santé publique qui pèse sur nos sociétés, mais c’est une menace majeure. Et si nous ne trouvons pas le moyen de lutter contre cette maladie, celle-ci aura des conséquences dévastatrices sur le plan humain." Le coût de la maladie d’Alzheimer est estimé à 600 milliards de dollars à l’échelle mondiale. Ces chiffres devraient doubler d’ici 2030 et tripler à l’approche de 2050. Dans ce contexte, médecins et chercheurs du monde entier sont conscients de l’urgence de trouver un traitement. Ce sentiment est partagé par les familles qui continuent de voir leurs proches disparaître lentement.
*source: rapport 2010 de l'organisation Alzheimer's Disease International (ADI)

video en anglais
source: www.courrierinternational.com

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