A propos de L'Association

Alzheimer Tunisie a été fondée le 13 Mars 2006 (JORT N°24 du Vendredi 24/03/2006

Notre association, à but non lucratif, a pour objectif de Contribuer à l'amélioration de la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et d'apporter l'aide et l'assistance à leurs famille.

Pour nous contacter:

email: alzheimer.tunisie@gmail.com
tel: +216 98 61 39 76
adresse postale: BP N°116-Cité El Khadra-1003 Tunis
jeudi 19 février 2009

Des troubles dix ans avant le diagnostic

On ne sait pas encore guérir la maladie d'Alzheimer, mais la recherche progresse sur le volet de la prévention. Une équipe bordelaise, pilotée et coordonnée par les neurologues Jean-François Dartigues et Jean-Marc Orgogozo vient de démontrer que certains troubles sont décelables dix ans avant le diagnostic. Le professeur Orgogozo, par ailleurs conseillé régional en charge de la recherche, revient sur cette première mondiale.

Quel est le principe de cette étude ?

Une équipe de l'Inserm, dirigée par Jean-François Dartigues, étudie les évolutions de la maladie d'Alzheimer depuis 1986, sur une population de 3 777 personnes vivant en Gironde. Agées de 65 ans minimum à l'époque, elles ont été tirées au sort dans les listes électorales.

Elles ne sont plus que 600 aujourd'hui, mais la comparaison de leurs modes de vie et de leurs performances intellectuelles sur plusieurs années a donné des résultats très significatifs. L'étude de leurs habitudes alimentaires a permis de démontrer, il y a dix ans, qu'une consommation modérée de vin réduisait de moitié les risques de sénilité. L'évolution des performances intellectuelles de ceux qui sont devenus Alzheimer et des autres a été comparée. Première découverte : nous avons constaté que leurs résultats commençaient à diverger déjà neuf ans avant que la maladie ne se manifeste. Il existe un test très efficace, qui consiste à demander à la personne de citer un maximum d'animaux en une minute. Si le nombre diminue avec les années, c'est un signe de déclin... Cette mémoire, dite cognitive, s'efface progressivement, sans qu'on s'en rende compte. D'où l'intérêt de la tester régulièrement.

Qu'est-ce que l'étude apporte de nouveau ?

Concrètement, elle a mis en évidence une séquence d'apparition des troubles. On sait désormais que le cerveau commence à décliner treize ans avant le début de la démence et dix ans avant les premiers symptômes vérifiables. L'étude a donc permis de définir une période où l'on peut agir de manière préventive, avec un traitement qui stoppe la maladie. On peut comparer cela à la phase de séropositivité qui précède le Sida. L'Inserm travaille sur un mode de prédiction qui permettra de sélectionner les sujets les plus « suspects ». Mais cela va encore demander cinq ans de travail environ.

Quels critères permettent de dire qu'une personne est prédisposée ?

Les sujets de plus de 65 ans qui ont un ou deux parents atteints d'Alzheimer sont des sujets à risques. S'ils viennent consulter pour des troubles de la mémoire, c'est un second facteur. On les teste alors et si leurs performances intellectuelles sont anormales par rapport à leur âge et leur éducation, leur cas devient suspect. La méthode la plus fiable consiste à les tester deux ou trois fois durant un an, pour voir si leurs résultats s'améliorent. Si c'est le cas, leurs troubles de mémoire étaient sans doute liés à des états dépressifs ou à de la fatigue. Si non, on diagnostique un début d'Alzheimer. Mais ce dépistage précoce concerne une minorité. On décèle peut-être un cas sur dix de cette manière. Pour la grande majorité des malades, le diagnostic n'intervient qu'une fois que la démence se manifeste.

Quel est l'intérêt de déceler la maladie plus tôt, sachant qu'aucun remède n'existe pour le moment ?

Le problème de cette maladie est qu'il existe une phase « sous-marine », où on ne la voit pas. Jusqu'à présent, tous les traitements ont échoué, car ils étaient prescrits à des patients déjà atteints de démence. Leurs lésions étaient peut-être trop importantes. Grâce à un diagnostic plus précoce, on pourra tester ces traitements sur des sujets moins atteints. Si cela marche, on doit pouvoir bloquer la démence pendant environ cinq ans, ce qui permettrait à la personne de rester autonome plus longtemps et, peut-être, de mourir d'autre chose. On limiterait ainsi les problèmes que cette maladie cause à l'entourage et à la société.

source :www.20minutes.fr

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire